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Hommage à Marie-Juliette

Si la rubrique "Histoire de GIST" ne consacre que très rarement ses articles aux personnes disparues, il nous semblait inconcevable de ne pas rendre hommage à Marie-Juliette qui s'est éteinte en mai dernier, près de Marseille, entourée des siens, après douze ans de combat acharné contre la maladie. Figure emblématique de l'association depuis la première heure, Marie-Juliette était un véritable rayon de soleil pour tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin. Cette femme surprenante aux multiples facettes, savait toujours trouver les mots justes pour remonter le moral des troupes et faisait toujours preuve, malgré le regard lucide qu'elle portait sur sa propre situation,  de beaucoup de bienveillance pour les autres. Altruiste et généreuse par essence, Marie-Juliette a souhaité poursuivre son soutien à l'A.F.P.G. par-delà la mort, demandant à ses proches qu'un don soit fait à l'association afin que la lutte contre le GIST puisse continuer. Ainsi, afin de lui rendre hommage, nous avons demandé à son mari et à sa fille de nous "raconter" Marie-Juliette en quelques lignes. Portrait d'une femme combattive aux multiples facettes...

Marie-Juliette nous a quittés en mai dernier, après douze années de combat contre la maladie.
Marie-Juliette    

Bretonne d’origine Marie-Juliette a grandi en région parisienne. C’était une très belle femme, dans ces grands yeux verts on pouvait voir toute la force qui la caractérisait. Son enfance n’a pas toujours été facile, des parents partis trop tôt, deux jeunes frères et une maison à s’occuper pourtant elle a n’a jamais cessé de dévorer la vie.  Pratiquant la course automobile, l’équitation, la voile, elle a su profiter malgré tout, en menant de front des études en biologie.

C’est à Villejuif que débute sa carrière à l’institut de recherche en cancérologie, un peu comme si le combat avait commencé très tôt. Sa route la mènera ensuite dans le sud de la France où elle a rencontré Yves, selon ses mots « un beau mec qui vendait du matériel  de laboratoire ». Après de nombreux aller- retour, Hyères-La Destrousse : c’est l’installation définitive  avec celui qui deviendra son mari,  ses deux enfants Pascal et Philippe. Elle n’aura pas de mal à conquérir les deux jeunes garçons, judo, vacance au ski, à la mer, aide au devoir, commence alors une nouvelle vie sous les cigales.

Marie-Juliette devient gérante d’un laboratoire à Aubagne et  les congélateurs de la demeure familiale se remplissent, il faut manquer de rien car la maison est  souvent  remplie par la famille et les amis. A présent la petite bretonne à rejoint une grande famille de Pieds-noirs.

A la Destrousse, le ventre déjà rond, la future Maman participe aux travaux d’agrandissement, la maison pousse d’un étage, on prépare l’arrivée de Marine.

Marie-Juliette était une Maman formidable malgré un travail très prenant, tout était sous contrôle, petits plats cuisinés avec des produits du jardin, séances intensives de lecture, équitation, tennis, jardinage. Il faut dire que Marie, comme on l’appelle chez nous, faisait en une journée tout ce qu’une personne normalement constituée ferait en deux. 

Elle était aussi une amoureuse des voyages , le Maroc, les États-Unis, la Martinique, la Guadeloupe … autant de destinations qui bout à bout forment un petit tour du monde sans tour-opérator.  Le guide vert dans une main et le routard dans l’autre, elle était le meilleur voyagiste que nous puissions trouver.

La maladie s’est annoncée fortuitement à la suite d’une intervention en gynécologie. Nous ne savions pas vraiment ce qui nous attendait … Très vite nous nous sommes mis en relation avec le professeur Blay à Lyon, où nous nous rendions une fois par semaine,  puis le Professeur Florence Duffaud a pris le relais à Marseille. Patiente hors norme, lui a-t-on souvent dit, elle admirait les médecins qui s’occupaient d’elle, « Des pointures ! », selon ses mots.

Elle n’a pas baissé la garde, de patiente à soignante la frontière était mince, impossible de la duper, elle a lu, cherché, écouté des conférences en anglais.  Elle était très lucide sur sa maladie et se plaignait rarement.  Elle a accepté toutes les armes que les médecins lui ont proposées : opérations, embolisation, radiofréquence. Elle était toujours prête à participer à un nouveau protocole, un nouveau traitement, elle le faisait pour nous mais aussi pour la Recherche.

Elle avait trouvé sur le forum de l’association AFPG, un réel soutien même si dans les moments difficiles elle n’osait plus témoigner de son expérience. Elle s’était appliquée,  à organiser une sortie dans sa Provence adoptive pour les autres membres, avec la petite déception que ce projet n’aie pas abouti.

Comme un dernier coup de pouce à la médecine, elle avait demandé qu’à ses obsèques  à la place des traditionelles gerbes de fleurs, des dons soit fait à l’AFPG.

Marie-Juliette avait apporté son témoignage à l'ouvrage "Quelque chose en eux", pour la relire, ou la découvrir, cliquez ici.

L'A.F.P.G. "Ensemble contre le GIST" remercie Gérard Uféras de nous avoir accordé l'autorisation d'utiliser le portrait de Marie-Juliette pour l'illustration de cet article.