Accueil

Cancer et beauté : « J’attends avec impatience de profiter de ce programme pour oser renaître… »

Christiane a 62 ans. Elle est actuellement suivie pour un GIST et a eu la malchance de faire l’expérience d’un premier cancer localisé au niveau du sein il y a quelques années de cela. A l’époque, elle avait notamment manifesté auprès de son chirurgien, le désir d’une recourir à la médecine esthétique afin de retrouver sa féminité quelque peu ébranlée par la maladie et ses traitements et de regagner un peu de confiance en elle. C’est un refus catégorique qui lui avait été opposé du fait de son « statut de malade » qui devait prédominer sur ses préoccupations esthétiques. Battante, Christiane n’a jamais abandonné cette quête de la féminité, persuadée que cela lui donnerait de l’énergie pour continuer à vivre. Le mois prochain, elle sera l’une des premières patientes à bénéficier du programme « Renaissance ». Elle nous expose à travers son témoignage sa conception de la vie dans la maladie et ses attentes vis à vis du programme.

Bien avant d' être malade, j' ai toujours pris soin de mon apparence. Ce n'était pas pour paraître, mais une façon de me sentir à l' aise où que je sois , quoique je fasse. Maintenant, non seulement j' ai pris de l'âge, mais je suis malade. Cela n' implique bien évidemment pas un laisser aller, sans pour autant courir après ma jeunesse. Traîner dans les hôpitaux laisse beaucoup de temps à la réflexion, non à s' occuper de soi, et accentue les méfaits de l' âge.

Depuis que grâce au Glivec® , je n'ai plus l' air d'une moribonde, il me reste tout de même les stigmates de la souffrance. Chaque jour, avec le miroir grossissant (x5 ), je traque les petits poils superflus et essaie de remédier aux petites imperfections de la peau ; je dépense une fortune en produits de beauté . Ce n' est pas forcément une réussite , mais essayer de rester ou devenir belle , c' est répondre à l' agression de la maladie .

Quand on passe outre son omniprésence ,on l' oublie , on l' ignore , on la domine . Je pense que de redevenir maître de mon visage , de mon corps , de ma " Vie " , peut me redonner de la fierté . Avec un petit coup de pouce , le miroir va me renvoyer une image plus séduisante , plus proche de ma personnalité , ainsi je me sentirai mieux ,( Je ne veux pas dire par là que je me sens être un canon de beauté , je n' aurais pas cette prétention !) Ce mieux être entraînera aussi un équilibre psychologique , perdu depuis longtemps , qui jouera un rôle essentiel sur la voie de la guérison .
Bien sûr, nous avons besoin de compassion en rapport au mal qui nous ronge, mais peut-être faut-il à un moment cesser de brandir en avant l' étendard de notre maladie et d’afficher notre état sur la place publique .
De toutes façons , c' est un combat stérile . Il vaut mieux garder son énergie pour soi, car il en faut pour être à son fait tout au long d' une journée.

Je venais de vivre plusieurs longues et douloureuses hospitalisations quand le médecin a diagnostiqué une vilaine tumeur au sein .
Mon calvaire se poursuivait .
Après biopsie, scanner, il fut décidé de m' opérer en urgence .
C' est alors que germa dans ma petite « tête de linotte » l' idée que le chirurgien pourrait en profiter pour « m'arranger » un peu les seins et tirer sur certaines rides du visage . Quand je lui eus posé la question, j’ai tout de suite compris à sa tête que je venais de demander l' invraisemblable.

- " Comment ? Vous n'y pensez pas ! De tels actes dans votre état ? Avec tout ce que vous avez ? " .

J' ai quand même fait la bête et lui ai dit :

- " ah bon ! pourquoi ? "

J ai bien cru qu' il allait s' étrangler , et cela m' a refroidie .
Je me suis dit que j' étais très superficielle , il avait réussi à me donner mauvaise conscience .

Une longue et douloureuse maladie, comme il est dit, implique quelque part une mort lente . Cela perturbe tout notre être . L' angoisse nous ronge. Eprouver ce sentiment ainsi que la souffrance , la peur et la tristesse qui en sont induites, tout cela entraîne nombre de délabrements physiques.
Si nous arrivons à retenir pour quelques temps le cheminement du " crabe ", alors nous pouvons songer à réparer ses méfaits . J' avais déjà pensé à la chirurgie esthétique à plusieurs reprises , mais il y a toujours eu quelques proches pour me dissuader .
La maladie a été une étape , il y a eu avant et après.
Maintenant, non sans souffrance, j' ai tout changé : de mode de vie , de relations , de domicile, de département, de compagnon, même de look.
En créant le programme" Renaissance ", ces médecins esthétiques ont tout compris.
Nous avons besoin d' être ouverts à la vie avec tout ce qu' elle nous offre . Nous l'appréhendons avec appétit , il faut la mordre car elle risque d' être courte . Un coup de pouce apporté à notre apparence ne peut être que bénéfique . Des petites rides en moins font que l' on se regarde avec complaisance, cela entraîne le reste : la coiffure, les vêtements, les sorties, les autres. Et oui, les autres, ceux qui sont dignes de notre amitié et de notre amour.

J' attends avec impatience de profiter de ce programme afin d' oser renaître .