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SURVEILLANCE DES GIST

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La prise en charge des patients atteints de GIST, traités ou non, implique obligatoirement la mise en place d’un suivi médical rigoureux visant non seulement à observer l’activité tumorale mais également à évaluer la réponse au traitement.

Conformément au consensus relatif à la prise en charge des GIST, défini par un groupe d’experts européens, ce suivi s’articule principalement autour des trois catégories d’examens suivantes :

 

I/ LES ANALYSES DE SANG

Les analyses de sang visent à évaluer la tolérance de l’organisme au traitement.

Elles doivent être effectuées quelques jours avant ou lors de la consultation.

Fréquentes au démarrage du traitement, l’intervalle entre les prises de sang tend à s’espacer avec le temps.

Ces examens biologiques de routine permettent de surveiller les modifications de la formule sanguine susceptibles d’intervenir suite à l’absorption d’un traitement anti-cancéreux. Une attention particulière est portée aux globules rouges et blancs ainsi qu’au maintien des fonctions hépatiques et rénales.

II/ L’EXAMEN CLINIQUE

L’examen clinique est indispensable. Il permet de recueillir des informations sur l’état général du patient, le retentissement des différents traitements proposés et/ou effectués, et d’évaluer les symptômes cliniques en rapport avec la maladie.

III/ LE SCANNER ou TOMODENSITOMETRIE (TDM)

Le scanner abdomino-pelvien permet d’évaluer la réponse au traitement mais aussi de pouvoir détecter d’éventuels signes de récidive au niveau de l’abdomen. En effet, les symptômes cliniques étant souvent absents lors d’une rechute, il est généralement recommandé que cet examen soit réalisé à intervalles réguliers.

Pour les patients opérés d’un GIST à risque intermédiaire ou élevé de rechute :

  • Tous les 3 mois pendant 2 ans,
  • puis tous les 6 mois pendant les 3 années suivantes,
  • puis une fois par an.

Pour les patients opérés d’un GIST à très faible ou faible risque de rechute :

  • Tous les 6 mois pendant 5 ans,
  • puis une fois par an.

 

before cut after cut
Avant traitement 2 mois après traitement

 

Attention : Beaucoup de clichés GIST sont difficiles d’interprétation. Aussi, il n’est pas rare que des signes de réponses positives au traitement soit interprétés comme des signes de progression de la maladie en raison d’une augmentation du volume tumoral.

Or, la réponse positive au traitement entraîne parfois :

  • Des saignements intra-tumoraux provoquant une augmentation du volume de la tumeur.
  • La persistance de lésions résiduelles sous traitement mais n’ayant plus d’activité tumorale.

C’est pourquoi la taille de la tumeur comme seul critère de réponse au traitement n’est en rien suffisante et qu’il est primordial que le radiologue prenne également en considération la densité des lésions.

De même, il est important de souligner que le degré de rapidité et/ou l’importance de la diminution du volume tumoral ne sont en aucun cas des indicateurs d’efficacité du traitement.

IV/ L’ECHOGRAPHIE / L’ECHO-DOPPLER

Ces deux techniques d’imagerie, peu coûteuses et indolores, peuvent aider le radiologue dans les cas difficiles.

L’écho-doppler combine l’échographie à haute fréquence et le doppler couleur. L’injection d’un agent de contraste au cours de l’examen permet de mettre en évidence la vascularisation, ou « angio-génèse », des lésions tumorales.

C’est une technique particulièrement utilisée dans la surveillance des lésions hépatiques.

non contrast contrast
Echo couleur sans contraste Echo couleur avec contraste

V/ Le PETscan ou (TEP)

Le PETscan permet d’évaluer la réponse au traitement et de détecter la présence éventuelle d’autres lésions tumorales dans l’organisme. Il est souvent prescrit en vue d’une intervention chirurgicale. Très coûteux, cet examen ne se fait pas en routine clinique et reste du domaine de la recherche thérapeutique.

Contrairement au scanner, la taille des lésions n’est pas un critère d’évaluation.

Le PETscan permet de mettre en évidence l’activité des cellules tumorales au sein des lésions.
Un examen au PETscan nécessite l’injection d’un produit légèrement radio-actif, notamment composé d’une solution de glucose : le Fluoro-Deoxy-Glucose (FDG), favorisant le marquage des cellules tumorales actives.

Lorsqu’elles sont très actives et agressives, les cellules tumorales qui sont avides de glucose vont naturellement absorber ce produit et ainsi permettre au PETscan de révéler la tumeur à l’image, comme ci-dessous :

avant traitement

avant traitement

Après quelques semaines de traitement, les cellules tumorales connaissent généralement une baisse significative de leur agressivité et diminuent de fait leur consommation de glucose, ce qui rend la tumeur invisible à l’image.

après traitement

après 2 mois de traitement

La disparition de la tumeur traduit ici une réponse objective au traitement.

Cette réaction est observée chez la plus grande majorité des patients après seulement deux mois de traitement…

Attention : Cette image ne signifie pas que la tumeur a véritablement disparu de l’organisme, car celle-ci demeure visible au scanner et ne peut diminuer que très modérément dans le temps. Ce cliché ne traduit en réalité qu’une diminution du potentiel agressif des cellules tumorales sous traitement.

Remerciements : Dr. Th. DE BAERE, Dr. A. LE CESNE

Dernière mise à jour : le 15 janvier 2013