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ASCO 2009 (POSTERS SESSION) «Analyse des résultats des randomisations de l'étude BFR14 » présentée par le Dr. Christine CHEVREAU

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Dans le cadre de la « poster session » de l’ASCO, le Dr Christine Chevreau (Institut Claudius Régaud,Toulouse) s’est tenue à disposition des visiteurs du congrès pour présenter les dernières données obtenues à l’issue des deux premières vagues de randomisations prospectives organisées dans le cadre de l’essai français BFR14 évaluant la durée optimale de la prescription d’imatinib dans les GIST avancées et/ou inopérables.

Les patients obtenant une réponse majeure sous imatinib semblent avoir un meilleur devenir que les autres (Cioffi, ASCO 08).

L’interruption de l’Imatinib chez les patients répondeurs après 1 et 3 ans de traitement conduit à un risque élevé de progression rapide au bout de quelques mois.

L’influence du profil de réponse sur la survie sans progression avant l’interruption de l’Imatinib est inconnue.

Méthodes : Depuis juin 2002, 415 patients on été inclus dans l’essai BFR14 du "Groupe Sarcome Français".
58, 50 et 12 (en cours) patients non progressifs ont respectivement été randomisés à 1,3 et 5 ans pour rejoindre :

• soit le bras « poursuite du traitement » (bras C),
• soit le bras « interruption » (Bras I).

64 patients ont été randomisés dans le bras I :

• 32 après avoir reçu un an de traitement,
• 25 après 3 ans,
• 7 après 5 ans d’imatinib.

Le temps jusqu’à la progression des patients en rémission complète ou une réponse partielle majeure (tumeur résiduelle inférieure à 10 mm) avant l’interruption de l’Imatinib a été comparé à celui des patients qui avaient présenté d’autres profils de réponses.

Résultats : 23 patients ont obtenu une rémission complète ou une réponse partielle majeure (36%) avant d’être randomisés dans le bras I :

• 9 après 1 an de traitement,
• 10 après 3 ans,
• 4 après 5 ans d’imatinib.

En décembre 2008, 15 récidives avaient été observées dans le groupe des rémissions complètes (65%) contre 36 dans l’autre cohorte de patients (90%).

Le temps médian jusqu’à la progression était :

• de 10,5 mois (de 9 à 16 mois) pour le groupe des rémissions complètes,
• contre 6,1 mois (de 4 à 9,2 mois) dans l’autre groupe.

Dans le groupe de patients randomisés après 1 an de traitement, le temps médian jusqu’à la progression était :

• de 9,4 mois pour le groupe des rémissions complètes,
• contre 6 mois pour les réponses partielles.

Chez les patients randomisés à 3 ans, ce même temps a été évalué à :

• 12,3 mois pour les patients en rémission complète,
• contre 5,7 mois pour ceux en réponse partielle.

1/3 des patients ayant obtenu une réponse complète avant randomisation dans le bras I ne présentaient toujours aucun signe de reprise de la maladie en décembre 2008.

Conclusions : Une rémission complète obtenue sous Imatinib n’est en aucun cas prédictive d’une survie sans rechute prolongée dans les GIST avancées après 1 ou 3 ans de traitement. En dépit d’un résultat favorable, le pronostic des patients obtenant une rémission complète ou partielle majeure, est identique à ceux ayant obtenu une réponse partielle ou une stabilisation de la maladie. Seul un petit groupe de patients présentant une GIST avancée en rémission complète serait susceptible d’être « guéri » par l’imatinib seul. En tout état de cause, de nouvelles évaluations radiologiques ou de nouveaux critères de réponses seront nécessaires pour permettre de définir avec précision les caractéristiques d’une rémission complète.

Abstract 10549