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Les GIST au quatrième forum scientifique de l'UNESCO

« Le Cancer : les avancées qui sauvent », tel était l’intitulé du quatrième forum scientifique qui se tenait le 18 janvier dernier à Paris au sein de l’Unesco, sous le haut patronage du Président de la République française et avec le parrainage du Ministre de la santé : Mr Xavier Bertrand. Les GIST figurant parmi les cancers ayant connu des avancées thérapeutiques majeures au cours des cinq dernières années, c’est tout naturellement que notre association avait été conviée à prendre part à cet événement.

Conscients du rôle grandissant que les associations de patients sont amenées à jouer dans la stimulation des recherches scientifiques, la diffusion de l’information sur les avancées thérapeutiques auprès des malades et de la population , les organisateurs de ce forum ont souhaité donner une dimension humaine à cette journée en organisant un temps d’échange entre les structures associatives et le public. Ainsi, l’espace d’une matinée, un « village des associations » rassemblant près d’une quinzaine d’organismes – dont « Ensemble contre le GIST » - accueillait les visiteurs du forum dans le grand hall de l’Unesco. L’occasion fut pour nous de faire connaître l’existence des GIST aux particuliers mais aussi de leur illustrer la portée de notre engagement associatif grâce à la présence des affiches de la campagne nationale d’information sur les cancers : « Nous sommes deux millions de héros ordinaires ».

Vers 15h30, le directeur général de l’Unesco, Son Excellence Koïchiro Matsuura proclame l’ouverture officielle de ce quatrième forum scientifique par un discours solennel rappelant le principal objectif de cette journée : « Informer pour mieux sauver ». Le village a ainsi fermé ses portes pour donner la parole aux experts et laisser place aux débats consacrés aux avancées thérapeutiques les plus novatrices observées dans le traitement contre les cancers les plus répandus comme le sein, le poumon, le côlon ou le rein ; mais aussi des plus rares comme les Leucémies Myéloïdes Chroniques (LMC) et les GIST.

Pour l’occasion, d’éminents spécialistes français avaient favorablement répondu à l’invitation de Sabine De La Brosse, Chef du service santé chez Paris Match, afin de présenter les dernières techniques chirurgicales et/où les nouveaux traitements chimiques ayant nettement contribué à améliorer la qualité de vie des malades et/ou à rallonger leur espérance de vie. Ainsi, l'après-midi durant, les différents spécialistes ont il pu répondre aux questions qui avaient été déposées quelques jours auparavant par les internautes sur le site : www.vaincrelecancer.fr.

Le Professeur Blay, figurant parmi les hôtes de marque de ce forum scientifique, s’est prêté au jeu des questions et a ainsi pu exposer, d’une façon synthétique, la problématique des GIST et l’évolution de leur prise en charge thérapeutique au cours des cinq dernières années.

Le Professeur a ainsi rappelé qu’avant 2000, les GIST étaient, pour la plupart,sans traitement et que la seule thérapie connue pour lutter contre ce cancer restait la chirurgie du fait que les tumeurs stromales sont réputées pour être particulièrement résistantes aux chimiothérapies classiques. De ce fait, la plupart des patients inopérables et/ou en rechute connaissait un pronostic vital des plus limités puisque souvent inférieur à 1 an. Dès lors, il souligne que l’arrivée du Glivec® (imatinib mésylate) a considérablement changé la donne en augmentant de façon très significative l’espérance de vie de ces malades en rechute (environ 5 ans).

Le Professeur Blay stipule que l’une des particularités du protocole de prise en charge thérapeutique des GIST réside dans son faible niveau de contrainte pour le patient. Pas d’hospitalisation, pas de soins médicaux particuliers. Pour la grande majorité des malades du GIST, le traitement se résume à la prise quotidienne et ininterrompue d’un à trois comprimés, assortie d’une surveillance trimestrielle par imagerie. Toutefois, le professeur rapporte des difficultés d’observance qui peuvent, si elles ne sont pas traitées rapidement, engendrer de graves conséquences pour le malade.

Le Professeur Blay souligne par ailleurs que l’efficacité du Glivec® reste limitée du fait des phénomènes de résistance que l’on peut observer chez certains patients. Néanmoins, il se veut confiant et précise que l'arsenal thérapeutique visant à contrer la progression des GIST tend à s'élargir, offrant ainsi diverses options de repli menées dans le cadre d'essais cliniques. Il précise notamment que ces résistances sont de mieux en mieux contrôlées grâce à une nouvelle molécule : le Sutent® (sunitinib).

L’interview sur les GIST s’achève sur la question des espoirs pour l’avenir. Aussi, Sabine De La Brosse interroge-t-elle le professeur sur les traitements en vue, notamment sur le "nilotinib" qui a su prouver une certaine efficacité chez les patients atteints de Leucémie Myéloïde Chronique. Le Pr. Blay répond que si l’utilisation de ce médicament dans le traitement des GIST n’est toujours pas d’actualité, elle suscite néanmoins un vif intérêt de la part des praticiens qui observent attentivement son évolution. Affaire à suivre...

C’est sur cette conclusion que s’achève cet après-midi de débats.

Le quatrième forum scientifique de l'Unesco s'est achevé sur un discours du Ministre de la santé et des solidarités : Mr. Xavier Bertrand, exprimant solennelement la volonté gouvernementale d'aborder le cancer dans sa globalité ; c'est à dire tant au niveau médical, psychologique, que social. Il souligne que l'une des priorités est de redonner aux malades du cancer une place reconnue au sein de la société et illustre ses propos en s'appuyant sur le "Plan Cancer" dont la principale vocation est d'apporter une dimension plus humaine et sociale à la prise en charge de cette maladie.Dans cette optique, le Ministre a souhaité rendre hommage au travail des associations de patients qui contribuent, de par leur engagement et leur investissement indéfectible, à faire évoluer la représentation de cette maladie au sein de la société et à orienter les institutions vers de nouveaux axes de travail visant à améliorer la prise en charge et les conditions de vie des malades.